9. « Le Vouvray » du Languedoc

Thierry Navarre, d’une famille de vignerons de Saint-Chinian depuis des générations, m’a récemment fait part d’une anecdote révélatrice de l’une des façons dont les noms de lieu prennent forme.

Dans sa commune de Roquebrun (Dept de l’Hérault), une vigne a longtemps, de mémoire humaine, porté le nom « Le Vouvray ».
Elle avait été plantée de Chenin du temps de son grand-père. Les circonstances précises dans lesquelles le vigneron disparu s’est procuré les plants sont oubliées.

Dans ce cas, ce n’est pas le nom du cépage qui a identifié la parcelle mais bien le nom du vignoble d’où les plants ont été apportés.
Attachement personnel ? Souvenir d’un événement heureux ? Façon de rappeler la provenance des plants ? Désir de défier le temps et d’assurer la transmission d’une connaissance précise ?

De tels noms, de lieu ou de plant, témoignent de pratiques et de parlers vignerons difficiles à saisir ou à interpréter quand ils traversent les siècles.
La vigne a été arrachée, il y a peu. Le nom s’est envolé avec les ceps sans laisser de lieu-dit derrière lui.

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