13. relation cépages-vins de qualité en Touraine en 1833 selon Odart

Dans Flore complète d’Indre-et-Loire, en 1833, Odart dresse une liste des plants ou cépages de Touraine. Dans un premier texte, il donne la liste des « meilleurs » d’entre eux :

« Quoique nous regardions comme incontestable que la qualité du vin tienne à la nature du terrain, il ne l’est pas moins autant qu’une différence très caractéristique provient de la nature du plant, autrement dit, cépage ; ainsi les bons vins de Joué et de Chambray ont beaucoup d’analogie avec ceux de Bourgogne, parce que les plants sont les mêmes ; nos vins de la côte du Cher, avec ceux de Saintonge parce que le côq, si commun dans nos vignobles, l’est aussi dans ce dernier sous le nom de pied de perdrix ; enfin la même raison explique pourquoi les vins de Chinon, et particulièrement ceux de Bourgueil, rappellent ceux de Bordeaux par leur bouquet et leur peu d’action sur le cerveau, parce que le breton des premières n’est autre que le carmenet du Médoc. Ce que nous avançons n’est point une simple conjecture, mais a été démontré par la comparaison des plants de ces divers pays avec ceux de nos cantons vignobles. Les excellents vins blancs de Vouvray et de Rochecorbon sont produits uniquement par deux plants connus sous les noms de gros et menu pineau*, qui, plus favorisés que les cépages rouges, réunissent la qualité et l’abondance …

* ni l’un ni l’autre n’est le pineau blanc de Bourgogne, dont le synonyme, dans l’arrondissement de Tours, est l’arnoison blanc.

Odart précise plus loin, dans le même ouvrage, la liste des cépages bourguignons

«  Les vins de Joué, Chambray, Ballan etc., dits vins nobles, et qui peuvent être regardés comme les plus délicats du département, sont produits : 1.° par le petit arnoison ou Orléans, appelé auvernat dans l’Orléanais, plant doré en Champagne, et pineau ou morillon en Bourgogne : sa grappe est petite et sa végétation peu vigoureuse : 2.° par la malvoisie ou pineau gris (ailleurs griset, muscadet), dont le grain, à peau très mince, d’un rouge clair, ardoisé, sont très-sucrés ; 3.° par le meunier ou Orléans farineux, reconnaissable à ses feuilles cotonneuses : il est inférieur aux deux premiers, mais beaucoup plus productif ; 4.° le gros arnoison, et 5.° l’arnoison blanc ou pineau blanc de Bourgogne, se mêlent quelquefois aussi aux trois premiers.

 

Les cépages utilisés pour produire les vins de qualité sont en 1833, selon Odart, évoquent  :

Noirs : Côt (côq, pied de predrix), Cabernet Franc (carmenet, breton), Pinot Noir (petit arnoison, Orléans, auvernat, plant doré, pineau, morillon, gros arnoison ?) , Meunier (Orléans farineux)

Gris : Pinot Gris (malvoisie, griset, muscadet)

Blancs : Chenin (gros pineau), Orbois (menu pineau), Chardonnay (gros arnoison ?), arnoison blanc ou pineau blanc) ou Pinot Blanc (gros arnoison ?)

Il ne faut pas considérer ces plants ou cépages de 1833 comme les équivalents exacts des cépages actuels présents en Touraine. Ils appartiennent à une même « famille » sans être des « jumeaux ». Leurs noms sont en quelque sorte des patronymes et sous chacun se trouvent des individus différents …

(à suivre)

Publicité
13. relation cépages-vins de qualité en Touraine en 1833 selon Odart

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s