26. André Jullien, 1816

Il y a tout juste 200 ans, paraissait un ouvrage de près de 600 pages, intitulé

Topographie de tous les vignobles connus
Contenant : leur position géographique, l’indication du genre et de la qualité des produits de chaque cru, les lieux où se font les chargements et le principal commerce du vin, le nom et la capacité des tonneaux et des mesures en usage, les moyens de transport ordinairement employés, etc., etc.,
Suivie
d’une classification générale des vins.

L’ouvrage s’intéresse donc à tous les vignobles connus dans le monde. Ce que n’indiquent pas le titre et le long sous-titre explicatif est que l’ouvrage contient, pour le vignoble français, par département, la liste des principaux cépages utilisés avec leurs noms locaux et des propositions d’identification. Dans l’introduction à l’étude de chaque département ou vignoble, la formule-type est : « Les plants les plus généralement cultivés sont : … »

André Jullien rend  ainsi accessible à tous les lecteurs la première liste publiée de noms de cépages rattachés à leur vignoble. Pour l’époque, c’est un travail considérable et novateur, parce qu’il ne s’attache pas qu’aux grands vignobles et aux principaux cépages, comme le faisaient les publications précédentes.

On peut lire, par exemple, pour le département de la Sarthe :
« Les plants les plus généralement cultivés, sont le pineau, noir et blanc ; le vignar, noir ; le mancel, noir ; le verret, noir ; le gois ou foirard, blanc-jaune ; le petit doin et l’arabot, blanc. A Jasnières, pineau rouge et blanc. »

Ou, pour le département de la Nièvre :
« Les plants le plus généralement cultivés sont, en rouge, le grand-noir, le pinet et le teinturier ; en blanc, le pinet, le sauvignon et le mélier. »

Ou encore, pour le département de l’Allier :
Les plants le plus généralement cultivés se nomment, savoir : les rouges, le lionnais ou gammé, le cahors, le gros et le petit bourguignon, le verdurant, le sauvignon et le lachon ou tachant ; les blancs, le tressalier et le saint-pierre.

André Jullien établit ainsi un état du vignoble antérieur aux grandes transformations du 19e siècle ; il brosse un tableau d’ensemble de l’encépagement ancien et traditionnel, largement méconnu.

Aujourd’hui, on se réfère souvent à l’édition revue et complétée de 1866. Celle de 1816, consultable par Google Books, avec ses imprécisions, est un document irremplaçable pour la connaissance des vignobles comme pour l’histoire de l’ampélographie.

En effet, André Jullien, en 1816, ouvre avec cette publication, quoique de façon discrète car les cépages ne sont pas son objet d’étude, une nouvelle ère, celle des ampélographes dont il ne fait pas partie …

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26. André Jullien, 1816

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