La proximité des désignations ou des dénominations que l’on relève dans la Loire angevine et nantaise et dans l’Aunis et la Saintongeconduisent à s’interroger sur la continuité qui unit ces vignobles contigus. Certes l’Aunis et la Saintonge ne sont pas des vignobles ligériens, alors que le Poitou en est une partie prenante.
Or, il se trouve qu’au Moyen Age, le vin – plus que les vignes il faut le reconnaître – du Poitou, désignait tout ce qui était produit entre Loire et estuaire de la Gironde. Le Poitou englobait ainsi l’Aunis et la Saintonge. Ceci instituait une unité spatiale du vignoble.
L’encépagement, pour autant qu’on le connaisse, semble présenter des traits communs même si certains plants atteignirent en Aunis ou en Saintonge leur limite climatique. D’autres comme le chenin ou le sauvignon sont partagés, à partir d’une date inconnue. Plus tard, le mourvèdre a fait des incursions dans le Poitou, tout comme la Négrette, sous des noms locaux, Balzac et Dégoûtant. L’ugni blanc pour l’eau de vie plus que pour le vin a été largement installé, et on le retrouve en Poitou mais aussi bien plus haut dans la Loire.
Poitou, Anjou, Orléanais furent trois noms génériques de grands vignobles qui en masquaient d’autres plus petits qu’ils englobaient. Ainsi, la Touraine, la Sologne et bien d’autres, furent quasi inconnus mais bénéficièrent d’une appellation protectrice comme le sont aujourd’hui Bordeaux ou Champagne. Dans toute l’Europe septentrionale, ces noms furent évocateurs mais peu à peu les particularismes locaux en vinrent à bout.
Cépages de Loire 