Dans l’édition de 1874 (p.18-19) de son Ampélographie, Odart écrit « Parmi les exemples nombreux dont j’ai le choix (pour montrer qu’un cépage introduit dans un vignoble pouvait donner du meilleur vin que n’en donnaient les cépages du pays), je n’en citerai qu’un, celui du Liverdun, peu estimé vers la Moselle, d’où il nous est venu, qui se conduit dans mon vignoble de la manière la plus satisfaisante. »
Dans l’édition du Cours complet d’Agriculture sous la direction de Louis Vivien en 1839 (T.17b) une distinction avait été faite entre le cépage Liverdun de Moselle et celui de la Meurthe, nommé aussi Ericé, lequel diffère peu du pineau (lire Pinot noir) et fournit de très bons vins.
Les décennies du 19e siècle consacrées à l’élucidation des noms donnés aux cépages montrent de très nombreux exemples où l’identification d’une variété derrière un nom était très problématique. Très souvent un même nom désignait des cépages distincts d’un lieu à l’autre, souvent proches. Pour compliquer le tout, un même cépage pouvait porter des noms distincts au même moment d’un lieu à l’autre.
Il est délicat de tirer des conclusions des avis divergents souvent présentés comme une propriété intrinsèque de la variété alors que l’avis favorable ou défavorable reflète l’attente des uns et des autres et/ou le résultat de la conduite des plants, vers la qualité ou la quantité.
Il faut à la fois rendre hommage aux précurseurs de l’ampélographie des années 1830-1875 et manier leurs travaux avec circonspection tant la tâche qu’ils accomplissaient était immense.