En 1783, l’intendant du Berry fit envoyer à son confrère de Bordeaux, Nicolas Dupré de Saint-Maur, des plants de la subdélégation de La Charité-sur-Loire dont relevait alors Pouilly-sur-Loire
Parmi les cépages envoyés se trouvait
Le Muscadet blanc décrit comme suit
feuille large, longue et découpée, le grain rond, gros et jaune, la grappe longue et claire, abondant en vin. Dur et bon. Fait d’excellent vin à Pouilly sur Loire parce qu’on lui donne le temps de mûrir.
Ce Muscadet peut être identifié sans hésitation comme un Chasselas, cépage qui avait été introduit en France depuis les vignobles alpins au siècle précédent. Fendant en Suisse ou Plant de Lausanne, il avait été doté d’un nouveau nom en transitant par le village de Chasselas en Bourgogne.
Muscadeau, Muscadet sont des noms qui appartiennent à une façon ancienne de désigner moins les plants eux-mêmes que les vins attendus de certains raisins. Ces deux noms connus dès le 16e siècle, étaient donnés à plusieurs cépages dont le Pinot Gris (aussi nommé Malvoisie pour la même raison) et le Chasselas dans les vignobles de la Loire. Ils avaient en partage la particularité de donner des vins aromatiques avec souvent des sucres résiduels en quantité. Le nom est dérivé de celui des Muscats méditerranéens auxquels les fruits de ces cépages faisaient penser. Ils étaient appréciés pour la table et pour le vin.
Ce nom Muscadet n’était alors jamais appliqué au Melon qui ne donna que plus tard le Muscadet du Pays Nantais.
La mention est extraite du dossier D66 de L’enquête de Nicolas Dupré de Saint-Maur pour fixer la nomenclature de la vigne (1782-1784), texte intégral
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02385748
voir aussi
Les façons de différencier et de nommer vignes et plants (1050-1850) – Recherches sur l’histoire des cépages, 13
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02106540