Odart, en 1853, en rapportant une anecdote à propos d’une Sélection fortuite de Gamay dans l’Allier, nous informe aussi de deux des façons d’attribuer un nom à un plant que l’on voulait distinguer et identifier pour pouvoir le reproduire et le planter en quantités.
Les deux noms dénotent deux temps et deux façons de procéder :
– premier temps, une désignation imagée, plant des trois ceps, qui rappelle les conditions de la découverte dans le milieu des vignerons .
– deuxième temps, l’inscription de la Sélection dans le Sortogroupe Gamay (dont le synonyme local est Lyonnaise) ; Gamay est le nom d’un cépage-population aux innombrables intra-variétés. Le nouveau nom Gamai de Saint-Galmier consacre l’dentification d’une nouvelle sélection dans des écrits techniques. (Voir article 14, février 2016).
Voici ce qu’écrivait Odart :
« Le plant des trois ceps ou Gamai de Saint-Galmier. C’est encore une Lyonnaise nouvelle : c’est ainsi que l’on appelle les Gamais dans le département de l’Allier. Elle a été trouvée, il y a trente-six à quarante ans [soit, vers 1810-15], par un paysan dans son champ, et élevée avec soin. Trois petits ceps étaient sortis de terre, tous près l’un de l’autre, circonstance d’où cette variété a tiré son nom. Des voisins, ayant remarqué que ces ceps donnaient des raisins de meilleure qualité que leur Lyonnaise commune, s’empressèrent, à l’exemple du paysan propriétaire, de propager ce plant. Plus tard, un riche habitant de Montbrison, M. de Meaux, en planta plusieurs hectares, et il y a lieu de s’en féliciter, par l’abondance des récoltes qu’il en a retirées et la bonne qualité du vin. C’est de lui que je tiens ces renseignements. Les rapports de ce cépage avec le Gamai noir ou Lyonnaise du pays, ne laissent aucun doute à ses vignerons sur son origine. »